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Message par scuderia57 Mar 19 Aoû - 18:05

[size=40]À quoi sert aujourd'hui une voiture qui roule à 235 km/h ? 10 000 acheteurs de Bentley apportent chaque année leur réponse à cette question en signant un chèque adéquat..., Aristote Onassis, Cary Grant, Peter Sellers et des centaines de stars et  tycoons d'affaires, ont chacun possédé une Bentley parce qu'elle représente la classe automobile à l'état pur.

Bentley Turbo-R  (1985/1997) Bentley%20Turbo%20R_91_4

La voilà aujourd'hui réincarnée depuis quelques années, non plus sous la houlette de Rolls Royce, passé entre les mains de BMW, mais de son concurrent Volkswagen (VW)..., c'est en effet le groupe de Wolfsburg qui s'est porté, après 70 ans d'insularité britannique, acquéreur de Bentley, l'autre morceau de l'empire Rolls.
Drôle de voiture du peuple, pourtant, que la Bentley qui, par un malicieux clin d'œil de l'histoire, permet aux apparatchiks russes et chinois lde pouvoir l'adorer, sans doute parce que ce salon roulant conforte leur statut de néocapitalistes dorés sur tranche.
Acquérir actuellement une Bentley exige en effet un peu de moyens (sic !), surtout si on opte pour le modèle Speed disposant d'un moteur de 610 chevaux avec un châssis surbaissé, des grandes roues de 20 pouces, des freins en carbone..., vous imaginez le reste : dispositifs de sécurité et de confort, fantastique système audio Naim de 1100 W avec quinze haut-parleurs laissant croire que l'on a toujours à bord un pianiste ou un guitariste tant les attaques instrumentales paraissent réelles... et le fameux effet catapulte quand on écrase l'accélérateur. 

Bentley Turbo-R  (1985/1997) Bentley_01

Pour 5 fois moins que la moyenne des 200/300.000 euros nécessaires pour s'offrir une Bentley 2014, le rêve et le mythe restent accessibles pour qui veut goûter au plaisir d'être politiquement incorrect en écornant (un peu) le rêve et en profanant (légèrement) le mythe... acheter une Bentley Turbo R de moins de 100.000 kms qui a déjà, ou presque 25 ans...., cette Bentley est techniquement et philosophiquement au TOP de l'image des Bentley'Boys... Voilà où je veux en venir : si vous n'êtes pas accro de l'intérieur surpiqué à la Bentley-germano-anglaise, la Turbo R offre tout autant à meilleur compte pour posséder le parfum des Bentley 100 % britanniques d'autrefois..., quel plaisir de rouler dans un modèle réellement exclusif et dont la cote augmente d'années en années...
[/size]
La Bentley Turbo R est une berline de luxe à hautes performances construite à 7.230 exemplaires par Bentley Motors entre 1985 et 1997, qui partageait le châssis et le moteur de la Mulsanne Turbo, agrémenté d'un système d'injection Bosch MK-Motronic pour un couple accru.
Le magazine Motor Trend l'avait appellée : "la première Bentley à mériter ce nom depuis des décennies"... lors de son essai de la voiture à son introduction aux États-Unis en 1989.



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Bentley la considère comme la voiture qui a relancé la marque, auparavant éclipsée par son propriétaire Rolls-Royce..., considérant que les améliorations apportés à la suspension, bien que subtiles, ont transformé cette voiture (très lourde) en engin à hautes performances : les pneus étaient plus larges, montés sur des jantes en alliage d'aluminium (une première pour Bentley)...
Les barres antiroulis avaient été renforcées (60 % à l'avant et 80 % à l'arrière), de nouveaux amortisseurs ajoutés... et une barre Panhard réduisait les mouvements de roulis (AV : doubles triangles, ressorts hélicoïdaux ; AR : barres obliques, ressorts hélicoïdaux, jambes hydropneumatiques).

Bentley Turbo-R  (1985/1997) Bentley_03

Rolls-Royce, alors propriétaire de Bentley, n'a jamais fourni d'informations officielles concernant le couple et la puissance, déclarant selon son habitude que cette dernière était "suffisante"...
En fait, la voiture qui mesure 5m395 de long sur 2m06 de large, 1m485 de haut et 3m161 d'empattement, pèse 2.390 kg, atteint 235 km/h et réalise le 0 à 100 km/h en 6,6 secondes..., est équipée du V8 6.750cc Bentley Turbo R disposant de 360 chevaux à 4 200 tr/min (275kw), pour un couple de 6603 à 750 Nm à 2 000 tr/min... associé à une boîte de vitesses automatique General Motors Turbo-Hydramatic TH400 à trois rapports (en 1995, Bentley mit en production une nouvelle génération de la Turbo R, dotée d'une injection Zytec et d'une boîte automatique General Motors à 4 rapports 4L80-E).

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La production de 7.230 exemplaires est répartie de la façon suivante de 1985 à 1997 :


Première génération : 5.864 exemplaires dont 4.653 exemplaires en empattement court et 1.211 exemplaires en empattement long.
Deuxième génération: 1.366 exemplaires dont 543 exemplaires en empattement court et 823 exemplaires en empattement long.



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Entre l’âge d’or des sixties et la renaissance néoclassique fin de siècle, les années '70 à '90 passent pour une sombre période en matière de luxe automobile britannique : précarité financière, style amnésique et compromis douteux avec la grande série en sont les corollaires..., le phénomène n’épargne par Rolls-Royce dont les Silver Spirit et Spur symbolisent la cristallisation technologique d’une firme trop sous-dimensionnée pour lutter à armes égales avec les géants Daimler-Benz et BMW...

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En 1980, durement touché par une décennie de crise, de chocs et de grèves, l’ex-atelier du monde n’en finit plus de décliner..., récemment portée au pouvoir, une dame de fer à la bouche de Marylin et aux yeux de Caligula impose sa stratégie du choc néo-libéral aux canards boiteux nationaux.


Rolls-Royce n’est cependant pas le plus à plaindre, la mise au point ruineuse du réacteur RB211, qui entraîna la faillite de 1971, est déjà loin dans les mémoires..., gésormais séparée de sa maison mère, la division automobile a depuis rejoint l’équipementier militaire Vickers.


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Deux ans plus tôt, pourtant..., en 1978, elle avait battu tous ses records de production..., cette année-là, 3.347 carrosses étaient sortis de l’ancienne usine de moteur d’avion de Crewe, dans le Cheshire (il faudra attendre le siècle suivant et les capitaux de VW pour pulvériser ce chiffre).


Modèle phare de la gamme, la Silver Shadow s’est imposée comme la Rolls la plus vendue de l’histoire : entre 1965 et 1980, on en compte 30.000 exemplaires, soit plus du double que le modèle précédent, l’iconique Silver Cloud…, Bentley comprises !


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La Rolls bourgeoise à carrosserie standard et produite en quasi-série..., avait depuis longtemps supplanté la Rolls des aristocrates : la pachydermique Phantom VI, qui toutefois prolongeait encore la tradition des carrosses princiers, mais n’intéressait plus beaucoup d’excentriques, leur nombre annuel se comptant sur les doigts d’une seule main, au cours de la décennie 1980..., poussant la lignée à s’éteindre de mort naturelle en 1991.
Il était temps..., aiguillonnée sur son propre terrain par la superlative Mercedes 600, l’hautaine firme de Crewe ne pouvait plus ignorer la marche du monde..., la Silver Shadow avait demandé à elle-seule une décennie de développement, pas loin des records du genre..., par rapport à la Silver Cloud, le saut technologique revenait à passer de la carte perforée au circuit intégré : ligne ponton, construction monocoque autoporteuse, quatre roues indépendantes, quatre freins à disque, suspension hydropneumatique à correcteur d’assiette (brevet Citroën), tout, dans l’Ombre d’Argent était nouveau voire révolutionnaire, tout du moins pour une firme qui défendait encore les freins à tambours aux quatre roues, au début des sixties..., seul l’énorme V8 6,2 litres en aluminium avait été repris de la Silver Cloud III..., malheureusement le dernier coup d’éclat pour Rolls-Royce.



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Jamais plus, jusqu’à ce que les Allemands capturent la Flying Lady, une Roller ne pourra objectivement mériter le titre de "meilleure voiture du monde" qu’un journaliste d’Autocar avait attribué à la 40/50HP, en 1907..., désormais détenu par un groupe sans lien avec l’automobile, le fabricant mythique de la reine des voitures n’était plus qu’un nain isolé dans une industrie de plus en plus concentrée..., en conséquence de quoi, le projet "SZ" destiné à remplacer la Silver Shadow n’avait bénéficié que d’un budget serré de 28 millions de livre Sterling..., tout juste de quoi payer la note d’électricité annuelle de GM, disaient les mauvaise langues.
C’était pourtant une berline tout à fait contemporaine, fidèle aux formes cubiques alors en vogue, que Rolls-Royce a dévoilé au salon de Paris, en octobre 1980..., la nouvelle Silver Spirit, c’est son nom, se vit illico doublée d’une Silver Spur, version allongée d’une dizaine de centimètres (on la reconnaît à son pavillon recouvert d’Everflex et à ses tablettes pique-nique)..., la Bentley Mulsanne, qui portait une marque méthodiquement vidée de sa substance depuis 1955, se voulait, de son coté, être la discrète du trio avec son radiateur simplement embouti et dépourvu de mascotte.

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Calandre mis à part, le style tout en tension sacrifiait le peu de courbe rétro qui restaient aux Shadow..., les lignes tracées au cordeau ne tolèraient qu’un timide décrochement de la ceinture de caisse au niveau des glaces arrière fixes..., comme sur une Ford Granada (de trois quart arrière, la pente douce de la malle renvoyait plutôt à la Chevrolet Caprice)..., les blocs optiques rectangulaires débordant sur les flancs trahissaient quant à eux l’influence de la Mercedes W116.


Les références avaient changé..., au début des années '60, la Grosser 600 voulait détrôner les Rolls..., vingt ans plus tard, l’étalon du luxe automobile se cherchait plutôt du côté de Stuttgart, mais contrairement à leurs cousins germains, les anglais n’étourdissaient pas les observateurs par une débauche d’innovations...


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Mis à part les vitrages latéraux incurvés et la mascotte occultable montée sur ressort, la Silver Spirit ne marquait aucune évolution majeure par rapport à sa devancière..., toujours pas d’injection pour l’Europe, ni d’ABS..., même la planche de bord était reprise telle quelle de la Silver Shadow II, aux horloges et thermomètres digitaux près…
L’enthousiasme n’étouffa pas la presse anglophone..., d’ordinaire, l’essai d’une Rolls suscite de plaisantes digressions nourries des multiples légendes urbaines attachées à cette auto mythique..., avec la Spirit, nombre de plumes se firent démystificatrices : "J’ai peine à expliquer comment Rolls-Royce a pu passer 8 ans et dépenser des millions de livres Sterling pour sortir une nouvelle voiture de même taille (énorme) de même poids (lourde) et utilisant le même moteur (assoiffé) que l’ancienne"... écrivit David E. Davis Jr. dans Car & Driver, en janvier 1981 (des années plus tard, le marketing de Bentley Motors élèvera le fameux V8 "six litre trois quart" au rang de légende inamovible de la mécanique)...



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A l’époque qui nous occupe, il apparaîssait surtout obsolète : "Une consommation d’essence de 11,9 mpg (aujourd’hui lamentable), devrait devenir franchement anti-sociale ou même illégale dans les années à venir"... était la conclusion du magazine Motor en cette même année 1981.


Le contre-coup du second choc pétrolier passé, la puissance d’un autre temps, toujours non officiellement communiquée quoique estimée à quelques 200 canassons-vapeur, amènait d'autres comparaisons fort désobligeantes : "Pour trouver une grande berline aux performances à peu près comparables à la Spirit, il vous faudra chercher une Ford Scorpio 2.9i, mais même celle-ci est encore trop rapide sur l’autobahn. Le V8 gronde de façon agricole lorsqu’il est fortement sollicité. Ce n’est pas un moteur agréable et sa sonorité, bien que jamais assourdissante, n’est pas assez discrète pour se faire oublier"... assènait le magazine Autocar, en 1990.

Le coup de grâce provint du magazine Wheel daté d’avril 1982 : "Sans son radiateur et sa dame volante de mascotte, la nouvelle Rolls-Royce serait simplement grosse, lourde et affreuse"..., dur !

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Il n’y a pas de secret..., au meilleur des années 1980, le chiffre d’affaire de Rolls-Royce équivallait au seul budget R&D de Mercedes-Benz..., cela suffisait à faire évoluer l’existant (injection et ABS en '86, suspension à gestion électronique en '89, etc.), mais faute d’argent dans les caisses, les Silver Spirit et Spur durent vivre sur l’héritage technique de la Shadow durant… dix-huit ans..., au final, la petite firme aux abois devra s’en remettre à BMW pour motoriser ses futurs modèles.


Faisons les comptes : 1965-1998, cela représente une cristallisation technique de 33 ans..., entre-temps, Mr. Et Mrs. Smith passaient de la VW 1300 à la Golf IV..., la City voyait défiler cinq générations de Mercedes Classe S quand Toyota, naguère fabriquant d’aimables japoniaiseries bon marché, ringardisait les Rolls avec ses Lexus over-enginered...., qui n’avance pas recule (malgré tout, nous ne sommes pas certains qu’une Lexus suscite la même dramaturgie qu’une Rolls)..., pour tout dite, la perfection toyotiste nous fait le même effet qu’un cauchemar orwellien…

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Assez d’irrévérences..., en dépit de circonstances aussi peu favorables que celles des premières années Thatcher, la Silver Spirit n’a nullement trahi son rang..., nous ne déplorerons à son endroit aucun déclassement comparable à celui de Maserati qui, dès 1982, déserta le club des GT glamour pour s’acoquiner avec de simples Bimmers.
Nous ne lui ferons grief d’aucun emprunt douteux à la production de masse, à l’inverse d’une Aston Martin Virage dont la liste des composants ressemble à un inventaire à la Prévert d’une voiture en kit.


Elle n’a pas non plus sacrifié au futurisme outrancier des diodes luminescentes, comme l’immature Aston Martin Lagonda ou la controversée Jag’ XJ40...

Le chef ingénieur John Hollings a bien essayé d’imposer à ses troupes un tableau de bord entièrement digital. Jusqu’au jour où il se vit adresser une photo de Big Ben avec un cadran numérique en surimpression…, on ne défigure pas impunément le patrimoine nationale et la Spirit ne conservera que trois petits afficheurs numériques pour la température extérieures, l’heure et le temps de voyage, au centre de la planche de bord.



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Le profil tracé au cordeau par Fritz Feller devait être recontextualisé..., à la même époque, Giugiaro dessinait la Panda et Gandini la BX... et tut en haut de l’échelle tarifaire, la Rolls-Royce Camargue dessinée par Pininfarina ne reniait pas sa parenté stylistique avec une Peugeot 604 ou une Fiat 130 coupé quand Paul Bracq peignait des Rolls futuristes des plus rectilignes.


Depuis le choc des concepts Alfa Carabo ou Maserati Boomerang, la ligne en coin, dépourvue de référence passéiste, était la modernité..., le grand mérite de Feller tenait à l’appropriation de cette modernité..., quinze ans seulement après l’abandon des ailes séparées par la Rolls de série..., voilà qui nous interpelle bien davantage qu’une énième réplique néo-rétro..., évidemment, l’intégration d’un radiateur-postiche sur une voiture de 1980 n’allait pas de soi au vu d’horreurs néoclassiques telles que la Vanden Plas (Allegro) 1500.


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Pour rester en cohérence avec l’auto, la rectitude du temple Rolls-Royce appelle des contours nets, au contraire de la calandre Bentley dont les formes souples s’harmonisent plus facilement aux galbes des sixties (est-ce pour cette raison que Mulliner Park Ward a réalisé si peu de berlines Flying Spur avec radiateur Rolls ?)... La sévérité grecque, pour ne pas dire "dorique" de la proue..., a la prestance d’une Acropole roulante, d’autant que ses proportions n’ont rien d’ordinaire..., pas de confusion possible avec une Granada ou une Benz, ce n’est pas une auto mais une Rolls..., une vraie : God save the Rolls !


Grisée de vitesse au sommet de son temple, Eléanor Thornton daignait toujours déployer ses voiles troublants..., le numéro de charme se poursuivant par une fête des sens dans le cocon intimiste de l’habitacle : odeur et toucher sensuels du cuir Connoly, épaisseur des moquettes invitant à se déchausser, symétrie des veines de bois, jeu de contrastes entre l’ébénisterie et la peausserie…, une Phantom du XXIème siècle n’offre rien de mieux.


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La planche de bord a ainsi conservé le sens primitif qu’elle n’aurait jamais dû perdre..., inauguré en 1977 par la Silver Shadow II lors du montage de la clim’ bizone des Camargue, elle perdurera jusqu’à la dernière Corniche V assemblée à Crewe, en août 2002 (sachez en apprécier les bizarreries ergonomiques : Neiman au tableau, essuie-glaces à boutons rotatifs…, ce poste de conduite équipe un bon tiers de la production totale de la marque depuis l’origine)…
A moins que vous ne préfériez broyer du noir devant le mur des lamentations d’une Benz, avouez que la scène de l’instrumentation est hors normes, le stylet ostensiblement planté dans la colonne de direction et les deux ouïes d’aération chromées, héritées de la Shadow, qu’occultent d’anachroniques tirettes de même métal.
Seule fausse note, le fin volant de bakélite à moyeu circulaire semble tout droit provenir d’un vieux taxi londonien (la série II apporte un gainage cuir plus heureux avant l’imposition de l’airbag)..., derrière pareil cerceau, le type de conduite requis pourrait se résumer à l’aphorisme de Churchill : cigar, whisky, no sports !..., les petites jantes de 15 pouces chaussant haut et l’absence de compte-tours, sans objet pour un V8 au caractère de Diesel industriel, ne laissant aucunement planer le doute : pour avoir le flacon ET l’ivresse, prière d’expérimenter l’esprit British muscle d’une Bentley Turbo...

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Il y a cependant une exception. A l’automne 1994, par la magie du rebadge engineering, le temps d’une série limitée à 133 exemplaires, la Rolls-Royce Flying Spur brouille les pistes et la répartition des rôles entre les marques siamoises de Crewe. Le nom renvoie à la fois aux Bentley Continental à quatre portes des années 60 et à la Silver Spur, empattement long oblige. Les jantes alliage 17’’ et l’ébénisterie simplifiée proviennent d’une Bentley Turbo R, le V8 turbo intercooler et les liaisons au sol, de la Turbo S, mais il s’agit bel et bien d’une Rolls, à la Flying Lady bien en vue et au compte-tours inexistant.
Pourquoi le nier, cet improbable hybride, fort de 360 mammouths-vapeur et d’un comportement routier moins laxiste, fait partie de nos carrosses fétiches..., c'est la plus moderne, esthétiquement et dynamiquement, de l’ère Vickers !

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Fraîchement accueillies, pour des raisons certes différentes, dans un contexte à ne plus mettre une limousine dehors et face à un manque cruel de moyens, elles ont maintenu leur rang sur le long terme, jusqu’à finalement dépasser le succès de leurs aînées..., elles nous proposent surtout la vision d’une Rolls contemporaine qui n’aurait pas renoncé aux fondamentaux de sa légende.


Néanmoins, la génération "SZ" doit l’essentiel de sa réussite à la renaissance de la marque Bentley, à partir de 1982..., belle occasion de redécouvrir une prochaine fois ces turbo pas que beaux !
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