Ferrari 250GTO (2)
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Ferrari 250GTO (2)
Le scandale Ferrari 250 GTO-Favre !
En Mai 1985, lorsque l'interview de William Favre est paru dans le magazine AutoChromes ([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]), l'avocat de Michel Seydoux et de MSC Automobiles-Paris, m'avait envoyé un courrier "Droit de réponse", reproduit ci-après...
L'affaire 3671GT...
A cette époque ou je manquais du recul suffisant pour comprendre..., au plus les acteurs de cette saga intervenaient pour donner leur point de vue, au plus cette affaire s'embrouillait de plus en plus.
Chacun cherchait a tirer la couverture de son côté.
Pourtant l'affaire Favre-Ferrari était avant tout l'affaire N° 3671GT
Début 1970 a commencé la Saga, à Bernay, en Normandie, dans le box d'un réparateur de T.V. passionné d'automobiles.
Le nom du héros... : Alain Garnier, né à Paris le 27.10.1940.
Depuis 1970, Alain Garnier, de temps à autre, venait acheter au garage Pozzi à Paris, tout ce qui pouvait s'adapter sur d'anciens modèles Ferrari 250.
Alain Garnier, sans prévenir, allait aussi prendre des cotes ou réaliser des gabarits de la Ferrari 250 GTO, châssis numéro 3943GT, que possédait un certain Thépenier.
Informé par le big-boss du garage Pozzi, qu'un "fou" était occupé à construire une réplique 100% conforme de la Ferrari 250 GTO, le mythe automobile entre tous..., un industriel japonais est venu spécialement de Tokyo, en 1978, rencontrer Alain Garnier, pour acquérir sa réplique "3671GT" !
Alain Garnier a refusé, sa réplique n'était pas encore terminée et ne le serait pas avant quelques années !
La 250 GTO Replica by Garnier commençait à devenir une sorte de Saint-Graal-Ferrariste... !
Quelques vautours d'affaires sont ensuite venu le voir, tous avec des idées d'argent plein la tête...
C'est un certain Alexandre Van der Helden, citoyen Hollandais, demeurant à Tilburg, qui lui fit la meilleure proposition... : "Dès que votre réplique est terminée, recontactez-moi, je vous donnerai la marche à suivre. Vous contacterez un certain "JJ" près de Nice, et vous aurez de quoi voir venir"...
Mi-1981, la voiture était terminée... et elle, son père/géniteur, et sa famille au grand complet, descendirent sur la cote d'azur, conscients qu'une vie nouvelle et toute dorée les attendait.
De fait, la 3671GT fut acquise sur le champ par une bande de farfelus illuminés par la perspective de gagner énormément d'argent...
"JJ" a payé Alain Garnier en partie en cash... et en partie en l'installant à grands frais dans un petit hangar aménagé de l'arrière pays Niçois pour continuer de construire des répliques de Ferrari 250 GTO...
Profitant de la ressemblance parfaite avec une authentique 250 GTO, le tandem "JJ", "Van der Helden" réussit à vendre 600.000 FF la 250 GT ex-Garnier (châssis N° 3671GT)... à un allemand passionné qui découvrit rapidement la supercherie et exigea le retour de son argent !
La 3671GT se retrouva enfouie dans un sous sol de Vence et proposée à tout venant contre un bon paquet d'argent.
Alain Garnier, de son coté débutait la construction des répliques de son ex-3671GT dans le hangar ou JJ et Alexandre Van der Helden l'avaient installé incognito...
Il en fera quatre entre 1982 et 1984 (l'année ou débutera l'affaire Ferrari/Favre), une pour Vintage Automobiles à Monaco, une pour Jacques Ohana de Marseille, une pour GTO/Cavallino à Nice et une dernière pour lui-même, qui fut de temps à autre exposée au "musée de l'automobile" à Mougins...
Toutes ont été revendues par ces gens aux quatre coins du monde avec des profits considérables !
Peu après que l'affaire Favre eut éclaté, estimant qu'il valait mieux de se faire temporairement oublier, Alain Garnier, s'est diversifié et a continué son petit bonhomme de chemin, construisant "sous le manteau" des 250 GTO-Garnier dans un endroit connu de lui seul.
En septembre 1983, un touriste en porsche 911 cabriolet est arrivé chez "JJ", envoyé par un certain Roger Pachoud, pour acheter la réplique 250 GTO ex-Garnier Châssis 3671GT, avec un mode d'emploi à faire rougir Enzo Ferrari en personne, contre la somme de 750.000 FF..., c'était William Favre... !
Tout fier, William Favre s'en est allé frimer à Paris au volant de sa Ferrari 250 GTO...
Son ami, l'expert Christian Huet, l'a présenté à Michel Seydoux, un multi-milliardaire Français, propriétaire du garage MSC Automobiles à Paris, désireux d'investir dans la plus rare des Ferrari...
Informé qu'il s'agissait d'une réplique, mais peu scrupuleux de cet état de chose..., Michel Seydoux à confirmé son intérêt... et l'affaire a été rapidement négociée à 900.000 FF
Michel Seydoux, impressionné par la qualité de cette réplique et du fait que de nombreux de ses clients voulaient lui racheter, a demandé à William Favre s'il pouvait lui en construire une douzaine..., chacune pour 900.000 FF !!!
William Favre est revenu chez "JJ", qui l'a emmené visiter le hangar ou Garnier terminait les deux dernières 250 GTO d'une mini série de quatre...
Et cela a donné des idées à William Favre.
Il a demandé à Alain Garnier s'il voulait et pouvait lui assurer la fabrication de 12 Ferrari 250 GTO...
Alain Garnier lui a rétorqué que c'était trop, il pouvait seulement en réaliser deux par an...
William Favre, dépité a dévoillé à "JJ" le deal proposé par Michel Seydoux...
Sur ses conseils, il a ensuite pris contact avec d'autres pointures qu'Alain Garnier...
Encadré par Roger Pachoud et Alexandre Van der Helden..., il s'est retrouvé à frayer avec la crème de la crème des faussaires es-Ferrari : Giovanni & Enzo Giordanengo... et Pierre De Siebenthal.
William Favre a alors proposé à Michel Seydoux un contrat pour la fabrication de trois Ferrari-Favre 250 GTO et d'une Ferrari-Favre California... et Michel Seydoux l'a approvisionné à hauteur d'environ 2.000.000 FF !
Dans la foulée, apprenant que l'importateur Ferrari aux USA avait été écarté par Enzo en personne, Favre s'est précipité chez Luigi Chinetti pour lui proposer d'importer des Ferrari-Favre 250 GTO...
Et..., fier de son oeuvre, William Favre a annoncé officiellement, dans les médias, qu'il fabriquait des Ferrari-Favre 250 GTO...
Pendant que la crème de la crème des faussaires Giovanni & Enzo Giordanengo... et Pierre De Siebenthal, modifiaient des 250 GT pour en faire des Ferrari-Favre 250 GTO... et que les deux premières de cette série s'envolaient d'urgence vers les USA pour être exposées sur le stand de Luigi Chinetti au salon de l'auto de Chicago..., Enzo Ferrari commençait à voir rouge... et se laissait convaincre par les gens de Fiat de déposer plainte contre ce jeune freluquet de Favre qui se croyait tout permis...
Au même moment ou Luigi Chinetti enregistrait sa vingtième commande après seulement 5 jours d'exposition pour la 250 GTO Ferrari-Favre, un stand situé juste à coté de la marque Excalibur (pour l'annecdote), la plainte de Ferrari et Fiat était déposée sur le bureau d'un Juge d'instruction...
L'affaire Favre commençait...
Il s'est retrouvé au trou, en tôle, au gnouf, en prison..., cinq jours au secret derrière les barreaux !
L'infortuné FAVRE a ainsi eu tout le loisir de se remémorer comme une litanie, comme une prière à Saint Enzo, la liste innombrable des faussaires, magouilleurs de tout poil, chipoteurs de bas étage, fabriquant depuis dix ans, quinze ans, vingt ans et plus..., des répliques de Ferrari sans être inquiétés...
Pourquoi donc William Favre a t-il été le sorcier qu'il fallait brûler ?
Il n'a fait qu'acheter à des intermédiaires la première réalisation GTO d'Alain Garnier et tenté de commercialiser une petite série calquée sur cette copie..., des copies de copies en quelque sorte !
La lecture des documents judiciaires va-t-elle le révéler ?
Justice ?
En fait, Favre a démarché l'importateur Ferrari aux USA, Luigi Chinetti pour que celui-ci commercialise les 250 GTO-Favre sous le label NART, allant jusqu'à expédier deux voitures à New York à l'occasion du salon automobile annuel.
Ce qui aurait dû être une gigantesque affaire dans laquelle Luigi Chinetti intervenait officiellement pour une commercialisation sur son territoire, a tourné court, car Enzo Ferrrari a réagi devant le succès qu'obtenaient les répliques dès les premières heures d'ouverture du salon, ce qui pouvait mettre en péril la vente des 288 GTO !
Luigi Chinetti avait en fait été évincé peu de temps auparavant par Ferrari qui disposait récemment de son propre réseau aux USA.
Chinetti tentait sans nul doute de réaliser un gros coup en réciprocité, tout en faisant un pied de nez au commendatore Enzo Ferrari.
Après vingt ans d'importation Ferrari aux USA, Chinetti avait non seulement de l'argent mais aussi des relations et des amis.
Son projet de commercialiser une vraie-/fausse/GTO mettait donc, pour Ferrari, la commercialisation du mythe GTO (via la 288 GTO) en péril !
Par Favre interposé, Ferrari se devait de court-circuiter le réseau des fausses 250 GTO, et il y réussissait sans égratigner son ex-ami Chinetti !
Du cousu-main !
L'affaire n'était constituée que de grands noms qui en venaient à s'entredéchirer.
Même le célèbre expert Christian Huet fut de la partie, en présentant Favre à Seydoux, et en aidant au peaufinement de la 250 GTO-FAVRE en réalisant un plan au 1/10ème.
Les courriers échangés démontrent que chacun voulait se blanchir en noircissant les autres.
En Mai 1985, lorsque l'interview de William Favre est paru dans le magazine AutoChromes ([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]), l'avocat de Michel Seydoux et de MSC Automobiles-Paris, m'avait envoyé un courrier "Droit de réponse", reproduit ci-après...
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L'affaire 3671GT...
A cette époque ou je manquais du recul suffisant pour comprendre..., au plus les acteurs de cette saga intervenaient pour donner leur point de vue, au plus cette affaire s'embrouillait de plus en plus.
Chacun cherchait a tirer la couverture de son côté.
Pourtant l'affaire Favre-Ferrari était avant tout l'affaire N° 3671GT
Début 1970 a commencé la Saga, à Bernay, en Normandie, dans le box d'un réparateur de T.V. passionné d'automobiles.
Le nom du héros... : Alain Garnier, né à Paris le 27.10.1940.
Depuis 1970, Alain Garnier, de temps à autre, venait acheter au garage Pozzi à Paris, tout ce qui pouvait s'adapter sur d'anciens modèles Ferrari 250.
Alain Garnier, sans prévenir, allait aussi prendre des cotes ou réaliser des gabarits de la Ferrari 250 GTO, châssis numéro 3943GT, que possédait un certain Thépenier.
Informé par le big-boss du garage Pozzi, qu'un "fou" était occupé à construire une réplique 100% conforme de la Ferrari 250 GTO, le mythe automobile entre tous..., un industriel japonais est venu spécialement de Tokyo, en 1978, rencontrer Alain Garnier, pour acquérir sa réplique "3671GT" !
Alain Garnier a refusé, sa réplique n'était pas encore terminée et ne le serait pas avant quelques années !
La 250 GTO Replica by Garnier commençait à devenir une sorte de Saint-Graal-Ferrariste... !
Quelques vautours d'affaires sont ensuite venu le voir, tous avec des idées d'argent plein la tête...
C'est un certain Alexandre Van der Helden, citoyen Hollandais, demeurant à Tilburg, qui lui fit la meilleure proposition... : "Dès que votre réplique est terminée, recontactez-moi, je vous donnerai la marche à suivre. Vous contacterez un certain "JJ" près de Nice, et vous aurez de quoi voir venir"...
Mi-1981, la voiture était terminée... et elle, son père/géniteur, et sa famille au grand complet, descendirent sur la cote d'azur, conscients qu'une vie nouvelle et toute dorée les attendait.
De fait, la 3671GT fut acquise sur le champ par une bande de farfelus illuminés par la perspective de gagner énormément d'argent...
"JJ" a payé Alain Garnier en partie en cash... et en partie en l'installant à grands frais dans un petit hangar aménagé de l'arrière pays Niçois pour continuer de construire des répliques de Ferrari 250 GTO...
Profitant de la ressemblance parfaite avec une authentique 250 GTO, le tandem "JJ", "Van der Helden" réussit à vendre 600.000 FF la 250 GT ex-Garnier (châssis N° 3671GT)... à un allemand passionné qui découvrit rapidement la supercherie et exigea le retour de son argent !
La 3671GT se retrouva enfouie dans un sous sol de Vence et proposée à tout venant contre un bon paquet d'argent.
Alain Garnier, de son coté débutait la construction des répliques de son ex-3671GT dans le hangar ou JJ et Alexandre Van der Helden l'avaient installé incognito...
Il en fera quatre entre 1982 et 1984 (l'année ou débutera l'affaire Ferrari/Favre), une pour Vintage Automobiles à Monaco, une pour Jacques Ohana de Marseille, une pour GTO/Cavallino à Nice et une dernière pour lui-même, qui fut de temps à autre exposée au "musée de l'automobile" à Mougins...
Toutes ont été revendues par ces gens aux quatre coins du monde avec des profits considérables !
Peu après que l'affaire Favre eut éclaté, estimant qu'il valait mieux de se faire temporairement oublier, Alain Garnier, s'est diversifié et a continué son petit bonhomme de chemin, construisant "sous le manteau" des 250 GTO-Garnier dans un endroit connu de lui seul.
En septembre 1983, un touriste en porsche 911 cabriolet est arrivé chez "JJ", envoyé par un certain Roger Pachoud, pour acheter la réplique 250 GTO ex-Garnier Châssis 3671GT, avec un mode d'emploi à faire rougir Enzo Ferrari en personne, contre la somme de 750.000 FF..., c'était William Favre... !
Tout fier, William Favre s'en est allé frimer à Paris au volant de sa Ferrari 250 GTO...
Son ami, l'expert Christian Huet, l'a présenté à Michel Seydoux, un multi-milliardaire Français, propriétaire du garage MSC Automobiles à Paris, désireux d'investir dans la plus rare des Ferrari...
Informé qu'il s'agissait d'une réplique, mais peu scrupuleux de cet état de chose..., Michel Seydoux à confirmé son intérêt... et l'affaire a été rapidement négociée à 900.000 FF
Michel Seydoux, impressionné par la qualité de cette réplique et du fait que de nombreux de ses clients voulaient lui racheter, a demandé à William Favre s'il pouvait lui en construire une douzaine..., chacune pour 900.000 FF !!!
William Favre est revenu chez "JJ", qui l'a emmené visiter le hangar ou Garnier terminait les deux dernières 250 GTO d'une mini série de quatre...
Et cela a donné des idées à William Favre.
Il a demandé à Alain Garnier s'il voulait et pouvait lui assurer la fabrication de 12 Ferrari 250 GTO...
Alain Garnier lui a rétorqué que c'était trop, il pouvait seulement en réaliser deux par an...
William Favre, dépité a dévoillé à "JJ" le deal proposé par Michel Seydoux...
Sur ses conseils, il a ensuite pris contact avec d'autres pointures qu'Alain Garnier...
Encadré par Roger Pachoud et Alexandre Van der Helden..., il s'est retrouvé à frayer avec la crème de la crème des faussaires es-Ferrari : Giovanni & Enzo Giordanengo... et Pierre De Siebenthal.
William Favre a alors proposé à Michel Seydoux un contrat pour la fabrication de trois Ferrari-Favre 250 GTO et d'une Ferrari-Favre California... et Michel Seydoux l'a approvisionné à hauteur d'environ 2.000.000 FF !
Dans la foulée, apprenant que l'importateur Ferrari aux USA avait été écarté par Enzo en personne, Favre s'est précipité chez Luigi Chinetti pour lui proposer d'importer des Ferrari-Favre 250 GTO...
Et..., fier de son oeuvre, William Favre a annoncé officiellement, dans les médias, qu'il fabriquait des Ferrari-Favre 250 GTO...
Pendant que la crème de la crème des faussaires Giovanni & Enzo Giordanengo... et Pierre De Siebenthal, modifiaient des 250 GT pour en faire des Ferrari-Favre 250 GTO... et que les deux premières de cette série s'envolaient d'urgence vers les USA pour être exposées sur le stand de Luigi Chinetti au salon de l'auto de Chicago..., Enzo Ferrari commençait à voir rouge... et se laissait convaincre par les gens de Fiat de déposer plainte contre ce jeune freluquet de Favre qui se croyait tout permis...
Au même moment ou Luigi Chinetti enregistrait sa vingtième commande après seulement 5 jours d'exposition pour la 250 GTO Ferrari-Favre, un stand situé juste à coté de la marque Excalibur (pour l'annecdote), la plainte de Ferrari et Fiat était déposée sur le bureau d'un Juge d'instruction...
L'affaire Favre commençait...
Il s'est retrouvé au trou, en tôle, au gnouf, en prison..., cinq jours au secret derrière les barreaux !
L'infortuné FAVRE a ainsi eu tout le loisir de se remémorer comme une litanie, comme une prière à Saint Enzo, la liste innombrable des faussaires, magouilleurs de tout poil, chipoteurs de bas étage, fabriquant depuis dix ans, quinze ans, vingt ans et plus..., des répliques de Ferrari sans être inquiétés...
Pourquoi donc William Favre a t-il été le sorcier qu'il fallait brûler ?
Il n'a fait qu'acheter à des intermédiaires la première réalisation GTO d'Alain Garnier et tenté de commercialiser une petite série calquée sur cette copie..., des copies de copies en quelque sorte !
La lecture des documents judiciaires va-t-elle le révéler ?
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En fait, Favre a démarché l'importateur Ferrari aux USA, Luigi Chinetti pour que celui-ci commercialise les 250 GTO-Favre sous le label NART, allant jusqu'à expédier deux voitures à New York à l'occasion du salon automobile annuel.
Ce qui aurait dû être une gigantesque affaire dans laquelle Luigi Chinetti intervenait officiellement pour une commercialisation sur son territoire, a tourné court, car Enzo Ferrrari a réagi devant le succès qu'obtenaient les répliques dès les premières heures d'ouverture du salon, ce qui pouvait mettre en péril la vente des 288 GTO !
Luigi Chinetti avait en fait été évincé peu de temps auparavant par Ferrari qui disposait récemment de son propre réseau aux USA.
Chinetti tentait sans nul doute de réaliser un gros coup en réciprocité, tout en faisant un pied de nez au commendatore Enzo Ferrari.
Après vingt ans d'importation Ferrari aux USA, Chinetti avait non seulement de l'argent mais aussi des relations et des amis.
Son projet de commercialiser une vraie-/fausse/GTO mettait donc, pour Ferrari, la commercialisation du mythe GTO (via la 288 GTO) en péril !
Par Favre interposé, Ferrari se devait de court-circuiter le réseau des fausses 250 GTO, et il y réussissait sans égratigner son ex-ami Chinetti !
Du cousu-main !
L'affaire n'était constituée que de grands noms qui en venaient à s'entredéchirer.
Même le célèbre expert Christian Huet fut de la partie, en présentant Favre à Seydoux, et en aidant au peaufinement de la 250 GTO-FAVRE en réalisant un plan au 1/10ème.
Les courriers échangés démontrent que chacun voulait se blanchir en noircissant les autres.
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enrimores- Pilote
- Messages : 759
Points : 1445
Date d'inscription : 03/04/2014
Age : 67
Localisation : Bordeaux
Re: Ferrari 250GTO (2)
Blanchir en noircissant !
Vous ne voyez pas, vous ne comprenez pas...
Relisez les deux courriers.
Dans le premier, M. Christian Huet indique avoir été contacté par M. Favre pour une expertise..., avoir servi d'intermédiaire entre Favre et Seydoux, avoir remis un plan de 250 GTO et... précise que Favre a dit qu'il avait rencontré Enzo Ferrari... etc etc...
Ce dernier point à l'air anodin, presque placé par hasard, mais l'on sent bien que c'est le but du courrier, qui n'a sinon, aucune raison d'être.
N'oubliez pas que ce courrier date du 6 février 85, et que Favre a été emprisonné le 24 janvier 85 et est sorti de prison le 30 janvier 85.
Un courrier du 6 février 85, pour des faits produits 9 mois auparavant (Rencontre entre parties du 25 juin 84) !
Si l'on examine ce courrier plus attentivement, l'on se rend compte que Michel Seydoux était très rapide, puisqu'il aurait été informé le même jour d'une opportunité pour lui de financer Favre !
A notre sens, le 25 juin fut bien un jour de rencontre et de discussions, mais l'on devine que les parties concernées se sont revues un autre jour... délai suffisant pour que Michel Seydoux manifeste son désir d'acceptation et demande à Christian Huet de préparer un plan.
L'on comprend alors l'attestation de Pierre Vergniole qui place en août 84 le jour où les accords furent acquis, jour ou Christian Huet aurait reçu un commissionnement.
Mais le principal n'est pas cette commission ou pot de vin, mais le fait que, par Christian Huet interposé, Michel Seydoux monte une preuve comme quoi William Favre lui aurait affirmé avoir reçu l'accord où la bénédiction d'Enzo Ferrari..., preuve dont il se servirait pour accabler William Favre et le menacer de tromperie...
L'attestation de Pierre Vergniole démolit cette preuve, mais Michel Seydoux argumentera qu'il s'agit d'un de ses employés licencié et donc que ce courrier est une forme de vengeance..., tandis qu'une lettre de Christian Huet, personnage très connu etc. etc...
Le pot de fer contre le pot de terre...
Zéro partout ou un partout..., match nul, mais tout cela n'est pas joli joli.
Reste ensuite des documents que nous ne publierons pas, et qui sont des photocopies du compte bancaire de Favre International auprès de la banque Veuve Morin Pons.
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- Un chèque 4180737 d'une valeur 15.10.84 de 200.000 FF en crédit portant la mention « Contrat MSC »
- Un virement de 135.000 FF valeur 10.11.84 portant la mention VT MSC Automobiles
- Un virement de 250.000 FF valeur 15.01.85 portant la mention VT MSC Automobiles
- Un virement de 200.000 FF valeur 23.01.85 portant la mention VT MSC Auto
- Un virement de 200.000 FF valeur 24.01.85 portant la mention VT MSC Auto.
L'ensemble nous donnerait en ce qui concerne les apports de MSC (virements et chèques) 985.000 FF..., et si l'on y ajoute le premier mouvement de fond, on arrive quasiment au montant de 1.985.000 FF que Michel Seydoux nous avait signalé avoir versé à Favre International.
On devine que la 250 GTO/ex Garnier n° 3.671GT, s'y trouve... !
Comme celle-ci est maintenant entre les mains de Michel Seydoux, elle pourrait avoir été payée dans le virement de 1.070.000 FF (?)
Ce qui est étonnant pour la suite, c'est qu'en date du 28.01.85., les deux virements de 200.000 FF des 23.01 et 24.01 se retrouvent en débit, avec la mention : Extourné écriture 24.01.85 et 23.01.85...
Or souvenez-vous que le 24 janvier 85, William Favre est entré en prison, et n'en est ressorti que le 30 janvier, ce n'est pas lui qui a pu annuler ou faire annuler ces deux opérations...
Favre nous affirme, en nous joignant diverses correspondances, courriers et extraits de compte, que la Banque Veuve Morin Pons appartiendrait à un des Frères Seydoux et qu'elle aurait, selon les directives de M. Seydoux, annulé le versement des deux fois 200.000 FF, dès qu'il a su que William Favre était en prison pour « copie illicite de Ferrari 250 GTO ».
C'est troublant..., cette possibilité de jouer avec les comptes des autres...!
Effectivement, Marie Geneviève Barbier du service juridique de la banque Veuve Morin Pons, l'admet dans un courrier du 5 juillet 1985.
Voilà ainsi explicitées, les péripéties de l'Affaire Ferrari/Favre/GTO... n° 3671GT...
Point de vue...
Qu'un inconnu se fasse arrêter parce qu'il a apposé son nom derrière les lettres FERRARI sur une réplique 250 GTO, alors qu'il n'a personnellement pas construit cette voiture, quoiqu'il en ait fait construire par un atelier italien (Giordanengo) et abandonné les droits de diffusion à une firme française (MSC Automobiles) qui elle-même s'apprêtait à fournir l'ex-importateur Ferrari pour les Etats-Unis (Luigi Chinetti)..., c'est une histoire peu banale.
Il était normal d'essayer de découvrir pourquoi Ferrari se lançait dans une telle bataille juridique.
C'était une guerre entre Enzo Ferrari/Fiat-/Siref... contre Luigi Chinetti par William Favre interposé..., pour la défense des parts de marché de la 288 GTO aux USA...
Tout cela n'était pas très sain.
1) Nulle action n'a été entreprise simultanément à Favre contre les fabricants de répliques de 246 GT (Karma et Kellmark), de 250 LM, de Daytona et de TestaRossa (les procès contre les « répliqueurs » de Daytona viendront plusieurs années plus tard)
2) Des gens comme David Piper ou Joe Alphabet qui fabriquaient (et fabriquent encore) également des copies de 250 GTO, n'ont jamais été inquiétés
3) Alain Garnier qui a réalisé, durant le temps de l'affaire Favre, 5 copies de 250 GTO et une copie de Testa Rossa, n'a été inquiété que sur papier... et par Favre interposé, pour la seule GTO qui fut acquise par Favre !
4) Favre qui a commandité la fabrication de Testa Rossa chez Giordanengo n'a pas été ennuyé pour cela, et Giordanengo non plus (aucune copie de Testa Rossa n'a été saisie).
C'est pour toutes ces raisons qu'il fallait piocher dans le jardin d'Enzo Ferrari...
L'affaire Favre/Ferrari, a entraîné Michel Seydoux sous les phares de l'actualité, comme bien d'autres milliardaires qui s'entourent sans le vouloir, d'une masse d'inutiles grapilleurs, Michel Seydoux s'est retrouvé mal entouré, et, se rendant compte que tout ce jeu relevait de problèmes juridiques, il a commis quelques erreurs regrettables.
S'il n'y avait pas d'argent à gagner, il n'y aurait jamais eu d'affaire 250 GTO Réplica !
Jugez vous-même...:
- Coût d'une épave de 330 GT ou de 250 GT 2 + 2 en 1984 = 70.000 FF
- Coût de la réalisation d'une réplique en 1984 = 250.000 FF (main d'oeuvre et pièces) + 70.000 FF (épave) = 320.000 FF
- 1er bénéfice, constructeur-intermédiaire, de 320.000 FF à 600.000 FF = 280.000FF
- 2e bénéfice, intermédiaire-Favre, de 600.000 FF à 750.000 FF = 150.000 FF
- 3e bénéfice, Favre-MSC Automobiles, de 750.000 FF à 900.000 FF = 150.000 FF
- 4e bénéfice, MSC Automobiles-Luigi Chinetti, de 900.000 FF à 1.300.000 FF = 400.000 FF
- 5e bénéfice, Luigi Chinetti-clients USA, de 1.300.000 FF à 1.600.000 FF = 300.000 FF
- Total des bénéfices par voiture : 1.280.000 FF
Spéculation...
Enzo Ferrari avait depuis le début des années 80 lancé diverses rumeurs tendant à raviver le mythe GTO pour lui permettre de sortir une évolution de la 328 GTB en fin de carrière, qui bénéficiant du mythe, serait immédiatement enveloppée d'une aura permettant de jouer sur l'esprit de spéculation de certain Ferraristes collectionneurs rêvant de 250 GTO sans pouvoir en trouver à acquérir.
La GTO Favre perturbait tout cela, non seulement par la publicité que faisait William Favre dans toute l'Europe, mais surtout par la commercialisation que lançait Luigi Chinetti aux USA.
Favre mis à l'ombre, les GTO saisies, Ferrari pouvait vendre les 288 GTO sans soucis, tout en profitant d'une fameuse publicité... !
Les 288 GTO se sont toutes vendues avant d'avoir prouvé quoique ce soit et n'ont de plus jamais concouru dans aucune épreuve !
Ces engins, sans passé, sans gloire, font l'objet de surenchères spéculatives étourdissantes.
Ce coup commercial de première force, basé uniquement sur la bêtise humaine, et non sur la reconnaissance par le public d'un palmarès sportif comme la 250 GTO a acquit en son temps, donna au directoire Fiat-Ferrari l'idée de récidiver.
Il fut question d'une 288 GTO Evoluzione, qui devint le testament du patriarche, combiné au quarantième anniversaire de la marque, en une matérialisation sous forme hyper spéculative... la F40 !
Ce fut le moment ou le grand Pachacamac décida qu'Enzo Ferrari en avait assez fait..., la F40 allait donc être son véhicule de l'au-delà et atteindre le ciel des valeurs spéculatives.
Tordu, battu, vidé, William Favre a vu tout cela sans plus participer à la grande messe.
Il a tenté de continuer la fabrication de « ses » GTO en Grande Bretagne, mais la folie des valeurs amenait le coût des épaves de 250 GTE ou 330, tellement haut qu'il n'était plus possible d'en fabriquer encore et d'en tirer les mêmes profits.
Il s'est mis à errer, a dilapider ses gains, et à faire quelques procès pour regagner son image passée.
Il les a tous gagnés !...
Il a même gagné le procès que lui intentait Ferrari...; le tribunal statuant que Ferrari ne pouvait pas attaquer Favre en concurrence déloyale pour une voiture qui n'était plus fabriquée, le risque de tromperie n'était de plus pas justifié.
Favre a également gagné le procès d'arbitrage contre Seydoux (qui a du payer à Favre 8 millions de FF).
Avec ses gains judiciaires, William Favre s'est installé de l'autre côté du lac, face à Genève mais du côté français, il avait le vague à l'âme, le goût amer de la justice et du temps perdu, le sentiment d'avoir été manipulé et d'avoir raté son passage dans l'aventure du mythe, bref il ne supportait plus de vivre ou de survivre à nos côtés.
Un homme est mort...
II s'est « suicidé » le 26 octobre 88 d'une balle dans le coeur, tiré avec un 357 Magnum dans le dos...., comme pour le stopper d'un chagrin d'amour... !
Dans l'indifférence générale..., certains croyant qu'une certaine mafia à la solde de ses adversaires aurait tenu le revolver dans la « bonne » direction !
Sans famille sauf son fils de 7 ans, sans amis, sans assises, sans personne derrière mais avec une petite fortune provenant de « l'affaire », il est seul sous terre, et jamais quiconque ne vient fleurir sa tombe..
Moi qui l'aimait bien, je lui murmure pourtant, de temps en temps qui passe..., derrière le bloc de granit : « Pendant près de mille ans tes semblables qui revenaient de guerre ont connu l'honneur du triomphe et les acclamations du peuple. Dans leur cortège se trouvaient des joueurs de trompette, des danseuses courtisanes et des animaux étranges qui venaient des territoires conquis. Il y avait aussi des chariots pleins de trésors pris à l'ennemi. Le conquérant se tenait dans le char triomphal, les prisonniers chargés de chaînes marchaient devant lui. Quelquefois, ses enfants chevauchaient à ses côtés. Toujours un esclave était debout derrière le conquérant tenant la couronne d'or et lui murmurant à l'oreille comme un avertissement... : la gloire est éphémère, la gloire est éphémère ».
La dernière véritable Ferrari 250 GTO vendue, l'a été en 2008, pour 28.500.000 euros fee inclus...
Comparez ce montant avec les 600.000, 750.000 et 900.000 FF auxquels la première réplique 250 GTO-Garnier a été vendue..., soit : 91.000, 114.000 et 137.000 euros !!!!
Très rarement une Ferrari 250 GTO est mise en vente... et si c'est le cas, personne n'en entend jamais parler.
La plupart des ventes sont faites à huis clos et le montant de ces opérations ne sont presque jamais divulgués au public.
Ce n'est qu'une partie de la mystique qui embrume les esprits concernant cette voiture, considérée comme la plus précieuse du monde... et c'est en partie pourquoi les 250 GTO sont si convoitées.
Seulement 39 exemplaires ont été construits entre 1962 et 1963, chacune étant encore en existence.
Nous allons cependant avoir plus de détails sur la prochaine vente d'une 250 GTO.
RM Auctions a annoncé la « vente de gré à gré » de la Ferrari 250 GTO 1963 châssis # 4675GT.
La voiture a été en possession de son propriétaire japonais actuel, Yoshiho Matsuda, depuis 1996 (un point faible pour la valeur de la voiture par rapport aux prix élevés de la fin des années 1980).
J'ai vu la voiture au Concours d'Élégance de Pebble Beach en 2004... et sa carrosserie Series II n'est pas aussi étonnante que les modèles précédents.
Si vous avez des millions de dollars en trop, disséminés autour de vous, rassemblez-les, il est maintenant temps de les dépenser pour acheter votre propre morceau de laminage V12 d'artwork italien...
Ca vous fera une belle jambe, vous apprendrez ce que c'est que conduire un fer à repasser chauffé au rouge vif (un vrai four), et vous ferez le bonheur de votre assureur..., si vous avez encore suffisement pour payer les primes...
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